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Témoignage moissons « Au-dessus de la moyenne au démarrage mais c'est loin d'être terminé »

Dans le Centre, Pascal Amary, cogérant d'une exploitation agricole avec son neveu Arnaud, se dit agréablement surpris des premiers résultats de sa récolte d'orge et de blé. Pour lui, c'est déjà ça de gagné car, « plutôt défaitiste de nature, personne ne peut dire quand ni dans quelles conditions va se terminer la moisson, alors que la météo a tourné à l'inverse des souhaits durant toute la campagne. »

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La récolte a démarré avec trois semaines de retard chez Pascal Amary, du jamais vu en 37 ans de métier. (©Terre-net Média)

Pascal Amary, à Villedieu-sur-Indre en champagne berrichonne dans l'Indre, a commencé à faucher ses blés le 20 juillet avec trois semaines de retard. Huit jours avant, il terminait la récolte de ses 18 ha d’orge d’hiver. « J’étais inquiet des décalages de maturité et des écarts observés dès la levée. Dans certaines zones humides, rien n’a poussé. Sur 1,5 ha, l’excès d’eau a noyé la culture. Nous n'avons eu aucune option pour la remplacer. » Au final, entre le bon et le moins bon, Pascal Amary obtient un rendement de 70 q/ha, un PS à 63-64, pour une variété Passerel dans des terres sableuses, de moyenne qualité. « Au mieux, je fais 75 à 80 q/ha, donc vu les difficultés de l’année, je suis plutôt agréablement surpris. »

Mieux que la moyenne de l'exploitation

Sur 160 ha de blé, 45 étaient fauchés le 24 juillet. « Comme pour les orges, nous avons commencé par des terres sableuses, de qualité médiocre. Mais la variété Rustic, sur ce type de sol, s’est bien comportée. J’atteins 70 q/ha avec un PS de 77. » Apache, en petites terres argilo-calcaires superficielles, fait 75-80 q/ha avec un PS supérieur à 80 et un taux de protéines juste aux normes. « C’est un bon résultat surtout que les parcelles ont reçu beaucoup d’eau juste avant la fauche. Il faut dire aussi que c’est un blé de lentille, une de mes têtes d’assolement. » Pascal Amary est moins pessimiste à la vue de ces premiers éléments. « C’est mieux que la moyenne des dix dernières années sur mon exploitation. J’explique cela par les bonnes conditions d’implantation : en semis très précoces dans les terres difficiles et plus tardifs dans les terres filtrantes qui n’ont pas eu à souffrir des excès d’eau. Mais je pense également tirer les bénéfices des années passées à entretenir la vie de mes sols. »

Piétin échaudage en blé sur blé

Pour la suite, la moissonneuse doit encore s’attaquer à Ascott et Altigo, des blés assolés et Garcia en blé sur blé. « Sur celui-ci, je peux avoir une mauvaise surprise. C’est d'habitude plutôt rare mais j’ai observé cette année quelques ronds de piétin échaudage dont l’incidence sur le rendement est difficile à estimer. » Au vu des premiers résultats, l’agriculteur reste confiant « mais attention au climat. Jusqu’à maintenant la météo a été à l’inverse de nos souhaits. La question reste de savoir quand les travaux s’achèveront et dans quelles circonstances. »

Le broyeur aux côtés de la moissonneuse

Enfin les colzas, 80 ha parmi lesquels « il y a du très bon mais aussi du très mauvais, lié aux difficultés de levée et de reprise en sortie d’hiver qui ont entraîné un salissement important des cultures ». Pascal Amary en a retourné 10 ha en sortie d’hiver pour y implanter des pois.

En temps normal, le rendement moyen atteint 30-35 q/ha en colza. « Je pense devoir compter avec 10 q/ha de moins cette année. » Il faudra en plus veiller au taux d’humidité des graines qui pourrait dépasser les 9 % en cas de récolte avec du vert et tri trop tardif. Pour la prochaine campagne, la vigilance sera renforcée concernant le désherbage des blés derrière colza.

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